Tu marches en route vers la maison en revenant de l’école et du coin de l’œil tu remarques une autopatrouille qui s’approche vers toi. Tu n’en fais pas de cas car tu n’as commis aucun acte criminel.

Peu après, tu entends un ‘’hé toi’’ qui provient de l’autopatrouille et tu remarques le policier qui te fait signe de venir vers lui. Tu t’approches et le policier te demande ‘’où tu t’en vas?’’ et ‘’as-tu sur toi quelque chose d’illégal?’’ et il continue, ‘’tu corresponds à la description d’un suspect qui commet des entrées par effraction dans des résidences du coin’’ ou ‘’nous recherchons quelqu’un qui correspond à ta description.’’ Finalement, il termine en te demandant une pièce d’identité ou de lui fournir certaines informations personnelles telles ton nom, ton âge et ton adresse.

La collecte de cette information entrée sur un formulaire du Service de police de Toronto et enregistrée dans une base de données est communément appelée ‘’fichage’’.   Le ‘’fichage’’ est une réalité regrettable pour plusieurs jeunes et, de manière disproportionnée, chez les jeunes hommes des minorités visibles. En droit, lorsqu’un individu est interpellé par un agent de police qui lui demande des renseignements personnels, l’individu a le droit de garder silence en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés. Toutefois, le refus de répondre ou de coopérer risque d’entrainer de plus sérieux problèmes. Chaque personne doit décider ce qu’elle doit faire dans un tel cas.

Pourquoi les policiers recueillent-ils de façon aléatoire des renseignements personnels des gens?

La police justifie le fichage en le présentant comme méthode utilisée afin de réduire la criminalité dans les localités à risque. On demande aux policiers de documenter de façon détaillée leurs activités quotidiennes, y compris la prise de notes lorsque des incidents surviennent et la documentation de leurs interactions avec les membres du public. Une grande quantité de ces fiches d’informations a été remplie par la police dans ces localités identifiées comme à haut-risque. En plus, le fait de remplir ces fiches d’informations personnelles est reconnu par le Service de police comme du bon travail car les informations ainsi recueillies sont entrées dans une grande base de données que la police utilise pour rechercher des liens, des personnes d’intérêt, et des personnes présentes lors de crimes antérieurs.

Les problèmes avec le « fichage »

Le Service de police de Toronto a fait l’objet de surveillance (ainsi que autres Services de police d’autres villes populeuses telles New York aux E.-U. et Londres au R.-U.) car les recherches démontrent que les policiers arrêtent plus souvent les personnes des minorités visibles. Un article du Toronto Star signalait que le nombre de jeunes noirs fichés à Toronto lors des cinq dernières années équivalait au nombre de jeunes noirs de la ville elle-même.

Les conclusions que les minorités visibles, telles les Afro-Canadiens, soient interpellées davantage pour le fichage que les autres groupes posent problèmes. La Charte canadienne des droits et libertés et le Code des droits de la personne de l’Ontario protègent tous deux les individus contre le la discrimination. En tant que représentant de l’état, les policiers devraient être tenus aux standards les plus élevés. En visant les minorités visibles plus que les autres groupes, le Service de police de Toronto a probablement violé les droits fondamentaux de plusieurs citoyens innocents et il existe une campagne pour que cesse le fichage par les policiers.

Recommandations d’amélioration

En réponse au fichage excessif par le Service de police de Toronto, le Chef de police Bill Blair doit communiquer les statistiques concernant les individus fichés à tous les trois mois et répondre directement aux problèmes de pratiques discriminatoires des autorités policières. Les policiers devront peut-être prochainement émettre des « reçus » ou des copies des formulaires remplis qui identifieront la raison de l’arrestation. Le développement de critères plus strictes pour le fichage, la formation en matière de diversité plus rigoureuse pour les policiers et la limite de temps que les renseignements personnels peuvent être conservés sont d’autres solutions proposées afin d’améliorer les pratiques policières.